Les Autres Nuits

Ces photos montrent les espaces du quotidien la nuit. Le calme et la sérénité contrastent avec un grand importance du noir, qui est un élément dérangeant en même temps qu’il relie les images les unes aux autres. Dans ce projet, la ville fonctionne à la fois comme personnage et comme scène. Les différents coins reflétés suggèrent des sensations différentes, alors qu’ils semblent attendre l’action qui va se passer en eux.

Les photos ont été créées pour faire partie d’un projet qui parle d’identité à travers son négatif, sa non-identité, exprimé comme un paysage de lieux communs qui ne changent pas même si l’espace est changé. On parle donc d’homogénéisation des espaces urbains comme le reflet d’un processus qui affecte les gens. Cette non-identité de l’espace, l’incapacité à localiser le lieu photographié, est l’unité conceptuelle de la série.

Les photos sont reliées entre elles ou comme le même élément composé de différentes parties. La déshumanisation, l’aliénation et la livraison de l’espace à une fonctionnalité productive, homogène et standardisée sont implantées dans le projet. Il a également abordé la relation que les habitants de cet espace peuvent nouer avec lui.

En tant qu’auteur, je suis intéressé à l’espace physique et à sa capacité théorique à accueillir en lui une infinité d’histoires, à la fois passées et hypothétiques. Je me sens aussi très à l’aise en me concentrant sur un certain endroit, en prenant le temps de le connaître et de le photographier à mon rythme.

J’aime gratter la surface d’un territoire pour voir s’il cache quelque chose. Esthétiquement, j’essaye de mettre en valeur l’objet que j’ai choisi comme protagoniste, soit à travers la composition, la palette de couleurs ou le contraste dans le cas du noir et blanc ou toute autre ressource qui apporte quelque chose de précieux à la scène que je souhaite enregistrer.